À Nancy, l’application « Sacré Armand » propose une alternative de restauration avec des plats frais et locaux.

Elle se qualifie d’anti Uber Eats ou d’anti-Deliveroo . La plateforme Sacré Armand a pour vocation de proposer une alternative indépendante aux plats de restauration de qualité à base de produits frais et locaux. L’ouverture de la franchise de Nancy est prévue en mars.

Tout vient de la première expérience en tant que consommateur. Sylvain Philippon et Nordine Berarma travaillent dans des espaces de co-working depuis deux ans et sont des adeptes de la livraison à domicile. Sur la plateforme principale du marché de la vente à emporter, ils alternent entre burgers trop gras et pizzas industrielles.

Bien sûr, il y a des exceptions, mais elles sont trop rares. Livraison rime souvent avec malbouffe. « On s’est dit, il faut qu’il y ait un marché de niche, dit Nordin, alors on a posé la question. On a eu une expérience réussie à Carcassonne dans l’Aude. Une plateforme dédiée aux clients Airbnb, mais en local, vite en développement, puis au sein du territoire.

Lorsque les deux amis reviennent à Nancy, ils ont la ferme intention d’y lancer la franchise. Ces deux collègues ne sont que de simples voisins de bureau, et désormais ils seront collègues et associés. Sylvain Philippon explique : « Nous gardons tous nos activités, conseil aux entreprises pour moi, production artistique et bien d’autres choses pour Nordine. Mais nous avons aussi besoin de dépaysement. Dans le projet Sacré Armand, nous sommes complémentaires. Le pôle créativité de Nordine, plus d’une section administrative pour moi.« 

Une vingtaine de restos rejoignent l’aventure

Depuis plusieurs semaines, ils démarchent les restaurateurs de Nancy et des environs pour les faire venir sur la plateforme Sacré Armand : « C’est beaucoup plus simple que de s’engager avec deux leaders de la livraison », explique Nordine. Frais, exclusivité ou droit d’entrée. Pas besoin d’acheter une tablette ou un appareil spécifique, il suffit de télécharger une application simple pour les restaurateurs. Alors forcément, l’accueil est généralement très sympathique et leurs oreilles sont très attentives aux articles Concernés. Une vingtaine de restaurateurs ont été attirés, et à terme une quarantaine. « Nous privilégions les marchés locaux et les produits frais, c’est pourquoi nous choisissons avec soin nos partenaires restaurateurs ». Nordine poursuit en précisant que « vous ne trouverez aucune grande chaîne de restauration rapide parmi nos partenaires ».

 

Mais attention, cela ne veut pas dire que nous ne servirons pas de burgers ou de pizzas en livraison, bien au contraire ! En termes simples, ces produits sont fabriqués par des restaurateurs à partir d’ingrédients frais, locaux et de qualité. » Parmi les premiers restaurants de Nancy à avoir rejoint le Sacré Armand, citons Biscoto, la sandwicherie italienne de la vieille ville, La Camaraderie avec sa cuisine africaine, Vache Burger, rue de la Primatiale, servant des burgers premium avec boulangerie et Viande locale ou Quokka, qui propose des spécialités australiennes.

Une approche humaine et éthique

Le contraire du géant de la livraison de nourriture affecte également l’état d’esprit. Depuis la création de la plateforme en 2016, les fondateurs de Sacré Armand ont toujours mis l’humain au premier plan. Les enjeux sociaux doivent être au cœur du projet en pointant du doigt les conditions de travail des chauffeurs-livreurs : « Tout d’abord, quand la plateforme sera lancée, on se tournera inévitablement vers l’auto-emploi, précise Nordine.

Mais comme l’ont fait les créateurs de Sacré Armand, nous comptons rémunérer les livreurs et les équiper de trottinettes électriques dès que possible. Une situation avec 12 livreurs salariés à Carcassonne devrait également être envisageable à Nancy. Les tarifs de livraison sont annoncés à partir de 2,90 € et la circonférence devrait être d’environ 15km autour de Nancy. La promesse est ambitieuse : mettre des humains à tous les niveaux de la chaîne. De la commande à la livraison, pas de robots ! En cas de problème, quelqu’un répondra au client par téléphone.

Le marché concurrentiel de la livraison de nourriture à Nancy a vu de grands mastodontes manger leurs jeunes pousses locales. L’exemple de la société Fetch est éloquent : Fondée à Nancy en 2015, elle a dû ranger la veste orange trois ans plus tard. Le créneau local haut de gamme n’a pas résisté à la vague Deliveroo. Pour autant, du côté de Sacré Armand, pas d’inquiétude : « Le marché d’aujourd’hui est plus défini, explique Sylvain. Nous ne nous voyons pas comme un concurrent des grosses plateformes existantes.

Nous proposons juste un autre service basé sur une sélection très stricte. Nous prévoyons de proposer des services de livraison pour les magasins d’alimentation, les bouchers, les boulangers ou les vignerons. Ils sont également sélectionnés sur des critères de qualité. Se limitent à  25% de commission sur les livraisons (les concurrents prennent jusqu’à 35 % de commission), le nouveau venu a joué une carte de service à prix modéré.

Au niveau national, Sacré Armand est présent dans une quarantaine de villes et se targue de répertorier près de 1 000 restaurants.

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