Le lait bio à la reconquête de son public

Selon le Centre national interprofessionnel de l’économie laitière (Cniel), 73 % des Français apprécient les produits laitiers bio. Pourtant, actuellement, ces derniers perdent leur part du marché face aux produits conventionnels. Chaque année, on estime que la consommation du lait bio est en baisse de 8%. Quelles sont les origines de cette baisse de consommation ? Quelles sont les solutions proposées par la filière pour reconquérir le marché ?

Les origines de la crise de consommation du lait bio

La filière lait bio connaît actuellement une crise de consommation. Cela est sans doute rattaché par son prix élevé. Il ne faut pas oublier que l’on est en période de crise et d’inflation. Acheter du lait bio n’est plus à la portée de la majorité des consommateurs. Toutefois, d’autres causes peuvent être liées à cette crise.

Défaut de mise en valeur du lait bio et de ses dérivés

En plus du fait que les produits bio coûtent cher, les producteurs ne savent pas «vendre» le lait bio, ou mettre en avant ses qualités. C’est pourtant un produit à de nombreuses vertus historiques : zéro OGM, alimentation à base de foins et de pâturage, etc. Il est ainsi normal si les produits laitiers bio perdent la face contre les produits conventionnels (segmentés, toujours avec de nouvelles listes d’ingrédients, de recettes, etc.).

Lait bio et dérivés : crise de consommation

Surproduction du lait bio

Ces dernières années, la collecte du lait bio monte en flèche. En 2021, elle a augmenté de 12% et cela se poursuit jusqu’en 2022. En effet, 100 millions de litres s’ajoutent au bidon de lait bio de la Ferme France. Ce dernier a donc aujourd’hui à son compte 1.35 milliard de litres de lait bio. Quant à la production, aucune maîtrise collective n’est prévue. Pour réguler le marché, les principaux collecteurs décident de stopper les conversions et motivent leurs producteurs à produire moins :

  • Biolait : l’entreprise dédie 5 millions pour inciter ses adhérents à baisser leur production.
  • Sodiaal : ce dernier promet à ses producteurs une prime de 113 euros pour les 1 000 L de lait bio non-produits.
  • Lactalis : la société signe avec les organisations des producteurs un accord d’une baisse de prix de base. Soit une diminution à 8 euros/1 000 L si une réduction obligatoire de la production n’est pas tenue.

Quelles sont les solutions prises par la filière du lait bio pour reconquérir le marché ?

De tous les acteurs de la filière de lait bio, ce sont les producteurs qui sont les plus touchés par cette « crise de surproduction ». En effet, en cette période, leurs revenus sont réduits, car les coopératives de collecte sont contraintes de baisser leurs rémunérations. De ce fait, si cette situation persiste, la majorité d’entre eux feront faillite. Le Cniel ainsi que de nombreux producteurs proposent donc des solutions pour passer cette crise.

Lancer des campagnes publicitaires et vulgariser le lait bio

Pour reconquérir son public, l’interprofession laitière décide de tripler le budget des producteurs du lait bio pour la communication. Soit une somme de 600 000 euros. Une campagne qui incite à acheter bio est alors lacée à la télé, sur les chaînes YouTube et autres réseaux sociaux. Le but est de faire une publicité comparative entre le lait bio et conventionnel. C’est aussi un moyen pour rappeler aux consommateurs qu’il est important d’acheter bio pour la préservation de l’environnement de la génération future.

À part cela, la majorité des consommateurs se perdent dans les rayons, car il y a beaucoup trop de propositions. Ils ne savent plus distinguer les produits bio des produits conventionnels. Pour cela, les producteurs indépendants de Biolait ont défini un repère commun « Il lait là » pour aider les consommateurs à orienter leurs choix. Ainsi, tous leurs produits laitiers bio devraient avoir ce signe sur son emballage.

Veiller à l’application de la loi EGalim dans toutes les cantines collectives de la France

L’application de la loi EGalim contribue grandement à la relance du lait bio et de ses dérivés. Par la même occasion, cela permet d’avoir plus de consommateurs. Ainsi, la loi EGalim impose aux services de restaurations collectives à acheter des produits bios de temps en temps. Selon elle, 20 % d’une assiette doit être entièrement bio. Elle exige également un bilan annuel des denrées alimentaires achetées par les restaurations collectives. Cette nouvelle donne devrait être appliquée depuis le 1er janvier 2022. Cependant, jusqu’à présent, elle n’est pas encore acquise dans certaines régions de France. C’est pourquoi, les commissions bio de l’interprofession laitière la rappellent, notamment aux régions de Bretagne, Pays de la Loire et Normandie.

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