Agriculture sans eau: quelles sont les alternatives ?

Savez-vous qu’il est apparemment possible de cultiver sans aucune goutte d’eau ? En cette période de sécheresse, suite à la canicule, l’agriculture «sans eau» est devenue un sujet très populaire. Cette nouvelle pratique, ne nécessitant ni d’engrais ni d’irrigation, donne tout de même un résultat fascinant. Comment cela se fait-il ? Est-ce vraiment possible ? Quels en sont les avantages ? Quels en sont les risques? On répond à toutes ces questions qui vous chiffonnent dans cet article.

Agriculture sans eau : les différentes méthodes

Il existe notamment deux méthodes pratiques pour faire pousser les plantes sans eau. Néanmoins, elles obéissent toutes à un seul principe : donner une vie dure aux plantes et laisser faire la nature.

La méthode de culture sur foin : la fanéoculture

C’est une méthode créée par Thierry Mitzrael en 2019. Il affirme obtenir de bonnes récoltes avec cette nouvelle pratique. La fanéoculture, décrite étape par étape, consiste surtout à :

  • Déposer du foin (et autres déchets verts) sur le sol : on a choisi le foin, car il est reconnu comme étant un excellent rétenteur d’eau. Autrement dit, le foin sera le réservoir d’eau pour les nouvelles plantes. L’idéal est d’en poser quelques jours avant l’arrivée des pluies ou de l’hiver.
  • Laisser le sol au repos : il faut lui donner du temps pour s’enrichir naturellement, et pour permettre également au foin d’absorber la quantité nécessaire d’eau.
  • Semer les graines : pour le semis, rien de plus facile. Il suffit de soulever le foin, enfoncer la semence, remettre le foin à sa place. Labourer la terre n’est pas nécessaire.
Fanoéculture : agriculture sans eau

La méthode traditionnelle

Cette méthode est vulgarisée par un maraîcher, Marc Macetti dans l’Essonnes. Sa pratique s’avère d’autant plus rentable que la fanéoculture. Avec ses méthodes typiquement traditionnelles, il cultive sur 17 hectares de terre aride des légumes. Il confirme également qu’il obtient de bons résultats. La méthode appliquée par Marc Macetti est presque la même que la fanéoculture. Cependant, elles se différencient sur ces deux points :

  • La méthode traditionnelle nécessite un labourage du sol avant le semis
  • Au lieu d’utiliser du foin et d’autres déchets verts, Marc laisse pousser les mauvaises herbes sur le sol au repos. Ces derniers serviront d’engrais et de source d’eau plus tard.

Pascal Poot utilise aussi la méthode traditionnelle, mais de façon plus « laisser aller ». Pour lui, rien de plus simple pour faire pousser ses légumes. Il faut « faire exprès de ne rien faire ». En effet, il ne fait que bien choisir ses semences et de les semer. Pascal Poot fait en quelques sortes développer la capacité naturelle de ses plantes à s’adapter aux types de sol, climats, etc.

Agriculture sans eau : méthode traditionnelle

Les discussions sur l’agriculture sans eau : est-ce vraiment possible, quels sont les avantages et les risques ?

Un léger désaccord sur le terme utilisé

Employer le terme « agriculture sans eau » n’est pas raisonnable. L’eau est l’élément fondamental quand on parle d’agriculture. Aucune plante, aucun animal, même pas les cactus pourraient vivre littéralement sans eau. Il est possible que les plantations survivent sans engrais chimiques ou pesticides, mais ce n’est pas du tout le cas concernant l’eau. Il ne faut pas oublier que dans les méthodes précédentes, le foin et l’herbe se chargent d’approvisionner les cultures en eau (même si cela se fait en petite quantité). Ainsi, on n’avait pas besoin de système d’irrigation ni d’arroser quotidiennement.

Les avantages de cette pratique

La méthode d’agriculture sans eau montre des aspects positifs sur l’économie, mais aussi sur la qualité des produits :

  • C’est un système de production moins coûteux : il est inutile de dépenser pour les systèmes d’irrigation ou pour les divers produits qui visent à maintenir la qualité des cultures et la qualité du sol.
  • Les produits qui en dérivent sont de qualité : l’absence des intrants chimiques dans le sol assure une production plus saine et plus goûteuse.

Les risques à prendre

L’agriculture sans eau ou sans irrigation est toutefois risquée. En effet, elle n’est pas applicable dans toutes les régions. Sa réussite ou non dépend entièrement de nombreux paramètres : précipitation, type de sol, climat… Prenons par exemple le cas de la méthode de Marc Macetti. Sa pratique donne un bon rendement, car le sol qu’il cultive est riche dans les profondeurs. Il faut donc bien analyser tout cela avant de se lancer dans un projet d’agriculture sans eau et d’éviter ainsi de lourdes pertes.

A propos de l'auteur